La demande en banane et plantain est de plus en plus croissante dans les zones d’Afrique Centrale et Occidentale où les plate-formes vont être mises en place. Cette forte demande s’explique d’une part par la démographie galopante et d’autre part par la place de choix qu’occupent ces cultures dans les habitudes alimentaires des populations. Malheureusement pour l’heure, l’offre a du mal à suivre l’évolution de la demande du fait non seulement de la faible productivité des systèmes extensifs dominants mais aussi de l’utilisation d’un matériel génétique souvent peu performant, peu productif et généralement vulnérable aux principales maladies et ravageurs des bananiers et plantains.
Les stratégies développées par les producteurs pour répondre à la forte demande et parmi lesquelles figure une évolution des systèmes de production (de l’extensif vers le semi-intensif) présentent certains effets négatifs sur l’environnement : dégradation des sols du fait d’une pression plus forte sur les espaces cultivées et de la diminution des temps de jachère, accumulation de déchets toxiques issus de l’utilisation des produits phytosanitaires, etc.
Avec la mise en place d’un réseau de plate-formes régionales d’évaluation de nouveau matériel génétique performant, le présent projet offre deux principaux avantages :
A l’échelle du milieu, l’évaluation positive du système par les partenaires implique une appropriation de clones résistants aux principales maladies et ravageurs évitant ainsi un recours important à l’utilisation des pesticides. Ceci est inéluctablement une contribution à la protection de l’environnement.
Dans le même temps, l’appropriation de ce matériel par les agriculteurs et autres utilisateurs va permettre au projet de contribuer à l’élargissement de la diversité variétale disponible en milieu paysan et ouvre l’hypothèse que les organisations professionnelles et les producteurs partenaires seront appelés à servir de base de diffusion de matériel génétique nouveau pour les planteurs intéressés dans les zones cibles.
A l’échelle de l’individu, le projet présente l’avantage de mettre à la disposition des agriculteurs des variétés résistantes et productives. L’augmentation de la production et la réduction des charges liées à l’usage des pesticides constituent des contributions au renforcement de la sécurité alimentaire. Par ailleurs l’adoption de clones dotés d’une meilleure valeur nutritive devrait améliorer la qualité de la ration alimentaire ; on rappellera à cet égard que certains hybrides parmi les clones proposés, présentent un taux de carotène supérieur à la moyenne observée chez les plantains et les autres bananes à cuire ; il s’agit en particulier d’hybrides issus de croisement entre des plantains africains et des diploïdes originaires de Papouasie-Nouvelle-Guinée (génétiquement très proches des plantains) et dotés d’une forte valeur nutritive avec une pulpe orange ou rose (Tomolo, Kekiau)
En outre, le caractère participatif et inter-actif du projet va d’une part favoriser un meilleur ciblage de la recherche et d’autre part consolider les liens entre chercheurs et utilisateurs et renforcer les capacités des partenaires dans la mise en place et la gestion des plate-formes.
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